Et je m’en fus parmi mon peuple – 2005
J’ai trouvé cet article dans le Journal de Rouen. Conseil des Cinq Cents, résolution prise pendant l’été 1796 en faveur de la dépouille de Turenne inhumée à Saint-Denis au XVIIe siècle, exhumée pendant la Révolution, exposée avant d’être transférée au Jardin des plantes de Paris où elle restera un bon petit bout de temps. Napoléon Bonaparte se hâtera plus tard de faire transporter le corps momifié du musée des monuments français aux Invalides avant qu’il ne finisse dans un cabinet de curiosités de province, la pire des alternatives pour un Parisien. Mais ceci n’est peut-être pas vrai…
.
Facebook, un lieu de mémoire, mais oui, bien sûr. Je m’en sers d’ailleurs ici. A la peinture revendicatrice des années 2003-2007 a succédé une période de vache maigre, mollassonne, qui petit à petit a débouché sur ce que je fais maintenant. Nostalgie ? Oui, sans doute. Je n’avais en général pas plus de succès qu’aujourd’hui, mais il y avait alors entre la peinture et moi un lien passionnel qui s’est depuis un petit peu émoussé. Aurais-je encore le culot d’exposer en l’hôtel de ville de Sotteville les tableaux que j’y avais mis, parlant de corruption, d’antiaméricanisme, d’anticléricalisme, de ces sujets bien ringards, mais toujours d’actualité ? Je ne sais pas trop… Mes travaux se sont intériorisés, parlent maintenant de mal-être, et ne racontent plus rien. Ils ressemblent à tous les autres.
Détail, 110 cm x 100 cm
Cette toile, j’ai justement dû la monter en 2008. Hors champ, j’y ai même fait une petite fosse remplie de brindilles d’arbres. Je m’étais ensuite attaqué à une support mixant toile rapiécée et boîtes de coca-cola écrasées. Depuis, je ne sais combien de tableaux se sont succédés sur ces deux supports, car dès qu’un tableau ne me plaît plus j’en peins un autre par dessus. C’est devenu une habitude. Plutôt que de stocker des tas de toiles dont je ne sais que faire, je préfère les effacer. Mais pour l’instant, celle-là je la garde.